L’élan de la recherche à l’IRCAD

Edito

Ce troisième numéro de la newsletter de l’IRCAD vous parvient à quelques jours du début de Mars Bleu, mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal, qui nous invite à revenir à la première mission de l’IRCAD : la recherche contre les cancers de l’appareil digestif.

En 1994, au moment de la création de l’Institut, nous souhaitions ardemment apporter une réponse différente aux besoins de la recherche et des traitements dans le domaine des cancers digestifs. Notre projet était, à l’époque, perçu comme très original, car notre approche reposait sur l’exploitation de la puissance informatique et de nouvelles technologies, comme la robotique chirurgicale, pour améliorer à la fois le diagnostic et le traitement de ces cancers.
Aujourd’hui, notre approche s’est imposée comme incontournable et porteuse de maints espoirs pour les patients : parce qu’elle offre la possibilité d’épauler les médecins dans leur expertise, d’augmenter les capacités des chirurgiens – en éclairant leur vision, leurs choix, et en leur permettant de réaliser des gestes de plus en plus précis et de moins en moins en moins invasifs. Si notre vision a gagné bien d’autres aires thérapeutiques que la sphère digestive – l’IRCAD est désormais reconnu à travers le monde pour son enseignement et sa recherche dans plus de 15 spécialités, les cancers digestifs, et notamment le cancer colorectal, offrent une illustration particulièrement édifiante de la façon dont l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies permettent d’améliorer le diagnostic et le traitement des cancers.

Pour en parler, je laisse la parole au Professeur Francesco Corcione, chef du département de chirurgie générale et oncologique mini-invasive, président émérite de la Société italienne de chirurgie et membre de l’Académie nationale de Chirurgie, qui accompagne l’IRCAD dans la formation des chirurgiens depuis plus de 25 ans.

Professeur Jacques Marescaux
Président et fondateur de l’IRCAD


L’interview du mois

« La recherche progresse très vite, grâce à des acteurs comme l’IRCAD qui sont des accélérateurs d’innovation »

Pr Francesco Corcione,
professeur de chirurgie générale à l’IRCAD et directeur de l’UOC de chirurgie générale
et oncologique mini-invasive de l’hôpital Federico II de Naples

 

Chirurgien de renommée internationale, membre d’honneur de l’Académie Nationale de Chirurgie, auteur de nombreux articles et ouvrages dédiés à la chirurgie mini-invasive, le professeur Francesco Corcione assure, au sein de l’IRCAD, la formation de chirurgiens du monde entier, notamment dans le domaine de la chirurgie colorectale oncologique. En amont de Mars Bleu, il fait le point sur les avancées technologiques déterminantes dans le traitement des cancers du côlon et du rectum.

Professeur Corcione, vous enseignez à l’IRCAD depuis sa création, qu’est-ce qui a motivé votre engagement au sein de l’Institut ?

L’IRCAD est un centre précurseur avec deux objectifs : développer la formation à la chirurgie, et contribuer aussi au développement de nouvelles technologies. Ce faisant, l’IRCAD concentre les talents, que ce soient des chercheurs ou des chirurgiens. C’est un forum et un merveilleux terreau pour la recherche et le progrès médical. Chacun arrive avec son expérience qui contribue, grâce à l’échange, à faire progresser tous les participants, qu’ils soient en formation ou bien eux-mêmes formateurs. J’enseigne depuis des années à l’IRCAD, et ce qui me frappe, c’est que j’apprends en même temps que j’enseigne.

En amont de Mars Bleu, quels messages à porter sur la prévention du cancer colorectal ?

Le cancer colorectal est l’un des cancers les plus fréquents et son incidence n’a cessé de croître, dans les pays dits développés, puis dans d’autres pays à mesure que le mode de vie s’est occidentalisé avec un accroissement de la consommation de viande et d’alcool ainsi que de la sédentarité. Il s’agit du troisième cancer par sa fréquence, toutes populations confondues : chez la femme, après le sein et le poumon ; chez l’homme, après la prostate et le poumon.

Il s’agit du deuxième cancer en termes de mortalité. Cependant, malgré l’accroissement de son incidence, la mortalité n’a pas augmenté car les traitements ont beaucoup progressé, à tous les niveaux : diagnostic (avec la détection précoce des tumeurs), chirurgie, traitements médicamenteux, dont les thérapies ciblées.

La détection précoce est un axe de progrès majeur : les tests de recherche de sang dans les selles, la coloscopie sont des outils très efficaces pour repérer les cancers naissants ainsi que les polypes, avant qu’ils ne se transforment en tumeur.  Et ces stratégies de prévention progressent encore, notamment grâce aux apports de l’intelligence artificielle dans la réalisation de la coloscopie. L’IRCAD est au cœur de ces évolutions.

Comment l’intelligence artificielle peut-elle améliorer la coloscopie ?

La coloscopie permet de détecter des lésions précancéreuses chez les personnes identifiées comme ayant un risque de cancer, notamment un risque familial. On propose ainsi à certains patients particulièrement à risque des coloscopies annuelles afin de détecter les lésions précancéreuses et d’éviter la survenue d’un cancer. Cependant, chez un petit nombre d’entre eux, on a noté que, malgré la fréquence des coloscopies, un cancer pouvait survenir entre deux examens. Ce qui signifie que certains petits polypes, très agressifs et qui peuvent évoluer très rapidement, sont indétectables à l’œil nu. Ce peut être dû à leur très petite taille ou à leur morphologie : il est très difficile de distinguer des polypes plans, sans relief, qui se fondent, en quelque sorte dans la muqueuse. C’est là que l’intelligence artificielle intervient pour aider le médecin : elle analyse l’image et parvient à détecter des nuances de couleurs que l’œil humain ne peut pas voir. Cette jeune innovation en est à ses tout débuts mais il y a fort à parier qu’elle deviendra très vite la norme parce qu’elle permettra de faire progresser la prévention de la maladie.

Est-ce à dire que l’on pourra peut-être un jour éradiquer le cancer colorectal ?

Je ne le pense pas car il demeurera toujours un risque de développer un cancer, d’où l’importance du dépistage et des messages de prévention relatifs aux habitudes de vie, mais il est évident que la détection précoce des tumeurs permet de changer le pronostic. Et je suis persuadé qu’on arrivera de plus en plus à soigner ce cancer, grâce aux évolutions des traitements et à l’amélioration de l’acte chirurgical. La recherche progresse très vite, grâce à des acteurs comme l’IRCAD qui sont des accélérateurs d’innovation.

Parmi les innovations auxquelles l’IRCAD a contribué, lesquelles vous semblent particulièrement décisives dans le traitement du cancer colorectal ?

D’abord, il y a la chirurgie robotique : l’IRCAD est une référence en matière de formation aux différents systèmes de chirurgie robotique. La chirurgie robotique offre au chirurgien une plus grande dextérité et favorise le développement de la chirurgie mini-invasive en la rendant plus accessible. L’objectif est de mieux soigner en étant le moins invasif possible.

Dans cet esprit, je pense aussi à d’autres innovations auxquelles l’IRCAD a directement contribué : les techniques de fluorescence qui utilisent l’injection de fluorophores pour améliorer la visibilité des tissus et de discerner les structures sous-jacentes. Elles permettent au chirurgien de mieux distinguer l’environnement chirurgical en temps réel : la tumeur qu’il résèque, avec pour avantages d’en améliorer la résection et ainsi de mieux soigner le patient – ou encore les organes cachés – ce qui diminue le risque de lésion dues à la chirurgie et donc de séquelles. Mieux voir est essentiel : les erreurs chirurgicales sont souvent liées à des erreurs d’interprétation de l’anatomie.

Et puis, pour éviter les erreurs d’interprétation, la reconstitution du patient en 3 dimensions alliée à la simulation sont des atouts déterminants. Réaliser un clone du patient permet de visualiser et de simuler les différentes stratégies chirurgicales afin de choisir la meilleure approche possible. C’est ce que propose la société Visible Patient, avec une technologie initialement développée à l’IRCAD. De cette façon, le chirurgien peut être guidé dans son intervention afin de mieux réaliser l’objectif de la chirurgie, avec à la clé plus de chances pour les patients.

 

A propos de l’IRCAD :

Créé en 1994 par le Professeur Jacques Marescaux, l’IRCAD est un institut dédié à la formation et à la recherche sur la chirurgie mini-invasive.  L’Institut strasbourgeois est un centre de renommée internationale, réputé pour l’excellence de ses formations qu’elles soient présentielles – près de 8 800 chirurgiens du monde entier sont formés, chaque année à Strasbourg – ou virtuelles, avec l’université en ligne Websurg, entièrement gratuite, qui compte plus de 470 000 membres connectés dans le monde entier. Suivez l’IRCAD sur TwitterInstagramFacebook ou LinkedIn.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur https://www.ircad.fr/

Contacts presse:
FINN Partners – sante@finnpartners.com

 

IRCAD Contact form

Formulaire de contact

COVID19: IRCAD sanitary measures & health pass

Please note that the IRCAD administrative board and staff are closely monitoring the evolving COVID-19 situation, in full compliance with all applicable laws and regulations in France. The health, safety, and well-being of our participants, experts and staff are our top priority!
Despite the current context, the IRCAD stands firmly by your side to help you acquire knowledge and skills. Come and join us !

We would like to draw your attention that the « Vaccine Pass » is now mandatory in France since end of January 2022 and replaces the former « Health Pass » to access places that are open to the public, such as cinemas, museums, cafés and restaurants, hotels as well as the IRCAD Institute which welcomes participants in the framework of its courses and seminars. Thus, a PCR test without vaccination is no longer sufficient to take part in our courses.

The vaccine pass includes a proof of the following (one of the 3 items is sufficient):

  • The vaccination certificate, proving that persons have a complete vaccination (as of January 15, 2022, all persons aged 18 and over must receive a booster dose no more than 7 months after their last injection or Covid infection to receive a valid vaccination pass. As of February 15, 2022, the time limits for keeping the pass will be reduced, you will have to do your booster dose 4 months and no longer 7 months after your 2nd dose to have a complete vaccine schedule and maintain a valid vaccine pass)
  • The result of a positive RT-PCR or antigenic test attesting to the recovery of Covid, more than 11 days and less than 4 months
  • The certificate of contraindication to vaccination

Further information about the new vaccine pass can be found at :

We very much hope to be able to count on your kind understanding of those rules which have been set by the French Government and which our Institute is required to apply